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Le sentier Michel HOLLARD

Publié le 17/10/2022

“Il marchait sur les barbelés pour ne laisser aucune trace sur la frontière” : qui était Michel Hollard, ce résistant héros méconnu de la Seconde Guerre mondiale ?

Samedi 15 octobre, le Comité du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais inaugurera à Grand’Combe Chateleu (Doubs), un sentier consacré à Michel Hollard. L’homme a passé 98 fois clandestinement la frontière entre France et Suisse durant la Seconde Guerre mondiale pour livrer de précieux renseignements. Ce secteur du val de Morteau a été aussi celui où oeuvraient de nombreux passeurs.

Ne pas oublier. Un sentier va rendre hommage à Michel Hollard. Un mémorial des passeurs sera également inauguré. Sur la stèle, figurent les noms de 13 passeurs victimes de la répression de l’occupant nazi.

Michel Hollard a écrit une partie de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Son nom est peu connu pourtant. Au lendemain de la capitulation de la France en juin 1940, cet officier de réserve, qui s’est distingué lors de la guerre de 1914-1918, démissionne de son poste au centre d’études d’armement à Paris pour ne pas avoir à collaborer avec l’occupant. Son nouvel emploi dans une entreprise de gazogènes lui permet de sillonner le pays à la recherche d’approvisionnement en bois et en charbon. Ce patriote, résolu à continuer le combat contre l’Allemagne y trouve une opportunité pour collecter des renseignements sur les troupes d’occupation.

Michel Hollard passait le plus discrètement la frontière entre France et Suisse pour livrer des renseignements.

98 passages de frontières entre Doubs et Suisse

 

Le 15 mai 1941, au prix d’un périple aventureux, il se rend à Berne auprès de l’ambassade britannique pour offrir ses services. C’est sa première traversée de la frontière franco-suisse. Elle a lieu par derrière le Mont Chateleu, dans le Val de Morteau, avec l’aide d’un habitant de Derrière-le-Mont, Paul Cuenot. En octobre 1943, ce sont des renseignements importants que Michel Hollard remet aux Alliés : des plans, des croquis sur les bases de lancement de fusées V1 en construction en Normandie. Grâce à l’action de Michel Hollard et de son réseau, une grande partie des bases de V1 sont anéanties par l’aviation anglaise avant qu’elles n’aient pu entrer en service. Pendant près de trois ans, Michel Hollard se consacre aux activités d’espionnage. Au péril de sa vie, il franchit 98 fois la frontière entre entre mai 1941 et février 1944, porteur de précieuses informations sur les installations militaires allemandes et les mouvements de troupes. Il crée le réseau d’informateurs Agir qui compte jusqu’à une centaine de membres, présents dans les gares, les centres de communication, capables de renseigner en permanence sur le dispositif ennemi. Une vingtaine de membres du réseau Agir ont payé de leur vie leur engagement. Michel Hollard, arrêté sur dénonciation, fut torturé et déporté au camp de Neuengamme, près d’Hambourg. Il en ressortira très marqué mais vivant en juin 1945. Michel Hollard est décédé en 1993. Il revenait régulièrement dans le Val de Morteau.

Écrit par Sophie Courageot.

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